Après les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur François Fillon et Marine Le Pen, c'est Bruno Leroux qui vient de se faire épingler pour avoir employé ses filles dans des conditions un peu floues.
Et aujourd'hui, ce n'est pas la citoyenne qui parle, c'est la fille jalouse. Jalouse parce qu'elle a toujours galéré pour décrocher un stage alors qu'elle n'était pas plus bête qu'une autre, jalouse parce qu'elle a galéré à trouver un contrat d'alternance, jalouse parce qu'elle a dû faire une alternance au lieu d'un Erasmus par manque d'argent, jalouse parce qu'elle n'a pas eu les moyens de se prendre une année off pour réfléchir à ce qu'elle voulait faire.
Quand des entreprises privées emploient en priorité leurs enfants, leur famille et les enfants de leurs copains aux meilleurs postes je me dis "pourquoi pas". C'est injuste pour les autres, ceux comme moi qui n'ont pas de réseaux, mais ce sont des entreprises privées et elles n'ont pas vocation à faire du social.
Mais quand des gens élus pour améliorer MA vie* et très bien payés avec MON** argent se permettent encore de taper dans les caisses publiques pour se rémunérer un peu plus par le biais d'emplois fictifs*** ça me dégoûte.
Et le pire, c'est qu'ils ne sont jamais punis alors que moi, je suis sûre à 100% d'aller en prison si je vole un quart de ce qu'ils volent. Il y a même un risque d'y aller en étant complètement innocente, juste parce que je n'ai pas le bon nom de famille, la bonne origine sociale, la bonne couleur de peau, ou les bonnes connexions.
Ces affaires me rappellent juste à quel point nous ne sommes pas dans une méritocratie. Alors bien sûr, on peut échapper à la reproduction sociale, mais c'est dur. Quand la fille d'un ministre peut se payer n'importe quelle école, moi je ne peux pas. Quand la fille d'un Ministre a juste à se pointer en cours et valider ses années, moi je galère à trouver le stage qui va me permettre de valider mon année.
Du coup, je me dis que la vie d'enfant de parlementaire doit être super cool quand même. Je sais, c'est mal de dire ça, mais parfois (souvent) j'ai juste envie d'être une privilégiée. Pour une fois, ça doit être cool de trouver des portes grandes ouvertes.
*Et celle des autres François
** Et celui des autres Français
*** Je sais bien que la présomption existe. Mais je ne vois pas pourquoi une étudiante en stage s’embêterait avec un second emploi alors qu'elle n'est pas dans le besoin. C'est très, très, très peu crédible